Le voilier coulé

Jeudi 1er septembre 2022 - Les occupants d'un voilier sont réveillés en pleine nuit par l'eau qui monte. Ils ne parviennent pas à vider le bateau qui finit par couler…

Un couple, parti en vacances à bord de leur voilier, décide de mouiller à Houat pour y passer la nuit. La mer est toute calme, il n'y a pas de vent.
Vers une heure du matin, alors qu'ils dorment paisiblement, ils sont réveillés par un choc et l'eau qui a envahi l'habitacle. Ils tentent d'écoper, la pompe de cale est mise en marche, mais le voilier qui gîte de plus en plus se rempli inexorablement. Ils ont juste le temps de l'abandonner à bord de leur annexe après avoir lancé un SOS.

Les pompiers de Houat, rapidement sur les lieux, prennent en charge les naufragés qui ont abordé sur la plage toute proche, et le canot Belle Isle est déclenché par le CROSS Étel un peu après 4h du matin.

Pendant la traversée jusqu'à Houat, le matériel d'assèchement est préparé et nous arrivons en vue du voilier à 5h05.
L'annexe est mise à l'eau et une équipe part pour voir l'état du bateau : il est échoué et gîte fortement sur bâbord, les sabords sont ouverts et sous l'eau, le carré est complètement envahi, et la mer monte : impossible de tenter quoi que ce soit pour le moment.
Il est décidé de gagner port de Houat pour attendre que la mer finisse de monter et redescende assez pour pouvoir intervenir.
Pendant ce temps, les pompiers de Houat, que nous remercions pour leur accueil chaleureux, nous emmènent voir les propriétaires du voilier, heureusement sains et saufs, hébergés pour l'occasion dans la salle communale.

Le voilier, à l'arrivée du canot de sauvetage.Inspection du voilier par un de nos nageurs de bord.Lever de soleil sur le port de Houat, en attendant la marée.

Un peu avant 10 heures, nous appareillons, accompagnés de nos collègues de Quiberon et de leur semi-rigide SNS 712, à qui nous avons demandé de nous prêter main forte.
Arrivé sur zone, une nouvelle inspection du voilier est faite par les nageurs de bord : le voilier est posé sur son flanc bâbord, mais aucun dégât n'est visible sur la coque. Nous décidons, avec l'accord du propriétaire, de percuter un radeau de survie déclassé à l'intérieur du voilier pour lui redonner un peu de flottabilité, ce qui nous permettrait de l'écarter un peu de la plage pour qu'il puisse se redresser et cesser de se remplir par les sabords restés ouverts, et impossible à fermer depuis l'extérieur.

Nos collègues filent à Quiberon et nous ramènent 2 radeaux qui sont insérés dans le bateau et percutés. Le voilier se redresse un peu.
Les sabords commençants à sortir de l'eau, 2 motopompes sont mises en place et commencent à vider le bateau.
Pendant ce temps, la remorque a été passée et le canot parvient à déplacer suffisamment le voilier pour qu'il se redresse encore un peu plus.

La partie semble presque gagnée, lorsque la quille du voilier heurte un rocher, ce qui fait plonger l'étrave : l'eau s'engoufre à nouveau par les ouvertures.
Nous n'avons que le temps de passer les motopompes sur le semi-rigide et le voilier replonge.

À 13 heures, nous décidons d'abandonner. Le bateau devra être renfloué par des plongeurs, avec du matériel que nous n'avons pas.

Le voilier, à notre arrivée dans la matinée.Nouvelle inspection en détail par les nageurs de bord.Insertion « musclée » du radeau de survie par le sabord avant.Les motopompes en marche, le voilier commence à se vider…Remorquage du voilier, pour lui permettre de se redresser, avec l'assistance du semi-rigide de Quiberon.L'étrave du voilier a plongée. Il coule.Le voilier reparti par le fond. Un des radeaux s'en est échappé.

Équipages :

  • SNS 096 : Charles Roussette, Frédéric Le Doux, Ronan Barré, Pierre-Yves Brière, Jean-Jacques Bureau, Pierre Mouty, Antoine Samzun.
  • SNS 712 : Michel Lopez, Thibault Monjanel. Merci à eux !