Pendant le remorquage vers Belle-Île

Dimanche 21 décembre 2025 - Loin dans le sud-ouest de Belle-Île, un mini 6,50 ne parvient plus à manœuvrer et demande assistance…

Parties la veille de Concarneau, 3 personnes à bord d'un mini 6,50 – monocoque de course de 6,50 m, léger et bien toilé – font route au sud-est pour gagner leur port d'attache, Arcachon. Mais dans la nuit, le vent de sud vire à l'est, fraîchit et vient contrarier une belle houle d'ouest, rendant la navigation plus délicate.
Arrive alors un problème avec le génois (voile d'avant) et il devient alors impossible de faire virer le voilier qui prend la direction du sud-ouest, pas du tout ce qu'il faut.
Il fait nuit noire (il est un peu plus de 6 heures du matin), le voilier est à une douzaine de miles (un peu plus de 22 km) au sud-ouest de Belle-Île et s'en éloigne, et tout le monde est bien fatigué : il est grand temps d'appeler les secours !

6h30, le CROSS Étel déclenche le canot de sauvetage de Belle-Île, seul moyen SNSM du Morbihan à même d'aller aussi loin secourir un navire.
L'équipage est à bord dans le quart d'heure, et le canot appareille de Palais à 7 heures pour 25 miles (46 km) jusqu'aux coordonnées du requérant, dans une mer qui devient très agitée passé la pointe de Kerdonis.
Mais le voilier étant toujours sous voile, il s'éloigne de nous. Il est 9h22 quand nous le retrouvons, après 38 miles (70 km) de route.

Soulagement de nous voir arriver !
Les équipiers du voilier, bien qu'assez épuisés par cette nuit éprouvante, sont en bonne santé. Sous une pluie battante, ils affalent les voiles et parviennent à capeler la remorque que nous leur envoyons, et c'est parti pour un long et pénible remorquage.

Étant très à l'ouest de l'île, nous passerons par la pointe des Poulains pour le retour, soit tout de même une trentaine de miles (55 km) à parcourir à vitesse réduite car la houle se renforce pour atteindre 4,50 à 8 mètres, rendant les conditions de navigation très difficiles pour le petit bateau que nous remorquons.
Le passage de la pointe des Poulains est négocié très au large pour éviter d'impressionnantes déferlantes, puis c'est une mer encore bien hachée mais tout de même moins grosse jusqu'au port de Palais où nous arrivons au bout de 5 heures.

Un peu avant 15 heures, une jolie manœuvre dans le port, le voilier est mis à couple du canot, puis amarré au ponton bien à l'abri. C'est fini.
OUF !

Le voilier en difficulté, à l'arrivée du canot.Les voiles sont affalées. Mise en place de la remorque.Pendant le remorquage, le voilier est sous surveillance constante de l'équipage.Si le temps s'est éclairci, la houle s'est renforcée, devenant parfois très impressionnante…… jusqu'à faire disparaître le bateau remorqué.Une déferlante, à la pointe des Poulains.Le voilier, enfin à l'abri dans le port de Palais.

Bilan : un voilier et ses 3 occupants dans une situation périlleuse, ramenés au port sains et saufs.

Équipage : Charles Roussette, Yves Bertho, Christophe Colombel, Pierre Mouty, Antoine Samzun.