Le voilier échoué.  © Photo Jean-Lou Guillaume

Lundi 1er mai 2023 - Un voilier en course s'échoue dans les rochers au milieu de la nuit…

Alors que la bataille fait rage sur l'eau parmi les concurents de la Pornichet Select 6,50 – première régate en solitaire de la saison comptant pour le championnat de France Élite de course au large – un des skippers, épuisé après plus de 36 heures de course et bercé par le petit clapot de cette nuit calme, s'assoupit.
Réveil en sursaut : son bateau vient de s'échouer dans les rochers, à quelques encâblures du port de Palais.

Un peu après 3 heures du matin, les pompiers de Belle-Île sont les premiers appelés par le CROSS Étel.
L'endroit du naufrage, entre la pointe de Ramonette et Port Gwen, leur étant inaccessible, l'hélicoptère de la Sécurité Civile Dragon 56 est à son tour déclenché pour aller chercher le skipper échoué, car le canot de sauvetage est parti à Quiberon pour un transport sanitaire urgent.

Toutefois, à sa sortie du port de Quiberon – vers 4h30 – le CROSS engage le canot pour aller faire sur place un bilan de la situation.
Après une petite demi-heure de traversée, le bateau échoué est sous nos projecteurs. La côte, trop rocheuse à cet endroit pour approcher avec le canot, nous contraint à mettre l'annexe à l'eau, avec laquelle nous arrivons à aller jusqu'au voilier.
Posé sur sa quille au milieu des blocs, il n'est pas envisageable de la tirer de là pour le moment car la mer descend.
Après concertation avec le CROSS et le pilote de l'hélicoptère, le skipper est évacué via l'annexe du canot et le voilier laissé sur place. Bientôt il fera jour…
Après un solide petit dèj', rendez-vous est pris en début d'après-midi pour la suite.

13 heures : 3 équipiers quittent le port de Palais avec l'annexe pour préparer au mieux le voilier pour son déséchouement avec le canot qui va suivre sous peu (la pleine mer est à 15h18).
Arrivés sur zone, le voilier, encore posé sur sa quille, a tout de même récupéré son assiette et va bientôt flotter. Il ne faut pas tarder pour éviter qu'il ne s'abîme plus dans les rochers. Une remorque est passée, et grâce à la traction conjointe, délicate et bi-directionnelle (!) du canot et de l'annexe, nous réussissons à l'extraire des cailloux sans heurts avec les récifs qui l'entourrent.
Après l'avoir écarté de la côte, la remorque est passée sur l'avant et le voilier amené jusqu'au port de Palais où notre nageur de bord a pu inspecter la coque : quelques belles rayures, mais pas de dégâts majeurs et pas de voie d'eau.
Notre skipper a pu repartir pour Pornichet à bord de son bateau, sans toutefois faire la dernière boucle de la course.

Le canot de sauvetage, à son arrivée à Palais avec le skipper, aux premières lueurs de l'aube.  © Photo Pierre Mouty.Dans la matinée, à basse mer, le voilier dans les rochers.  © Photo Jean-Lou Guillaume.Début d'après-midi : la mer est remontée et le voilier recommence à flotter.  © Photo Pierre Mouty.Début du remorquage : la traction latérale de l'annexe a permis de contourner les récifs.  © Photo Pierre Mouty.La remorque est ensuite passée sur l'avant pour aller vers le port.  © Photo Pierre Mouty.Arrivée à Palais.  © Photo Pierre Mouty.Inspection de la coque par notre nageur de bord.  © Photo Pierre Mouty.

Bilan : un skipper ramené à terre, et son bateau remis à flots.

Équipage : Jean-Lou Guillaume, Yves Bertho, Gwenaël Hains, Jean-Jacques Bureau, Dominique Hors, Matthieu Marie, Pierre Mouty.