Les Sauveteurs en Mer se font pompiers

Samedi 28 septembre 2024 - Le canot est déclenché pour porter secours à un bateau en feu, assez loin au sud de Belle-Île…

C'est un peu après 15 heures lors de ce bel après-midi de fin d'été, que le CROSS Étel appelle le patron du canot de sauvetage : un bateau est en feu au sud de Belle-Île, mais sa position n'est pas précisée. L'équipage est rapidement à bord et le canot appareille à 15h32.

Passé la pointe de Kerdonis, pas besoin de plus de précisions, un panache de fumée est clairement visible au large, loin dans le sud - sud-ouest de l'île, vers lequel nous nous dirigeons à pleine vitesse.
Le CROSS nous signale que les deux occupants du bateau, qui ont réussi à l'abandonner grâce à leur radeau de survie et que nous devions récupérer, vont être en définitive hélitreuillés par l'hélicoptère de la Sécurité Civile que nous apercevons au loin.

Pendant la route, tout le monde s'active pour préparer tout le matériel nécessaire à la lutte contre le feu, et à notre arrivée sur zone, à 20 miles (37 km) du port de Palais, la lance à incendie du canot et la motopompe sont immédiatement mises en marche pour tenter d'éteindre le brasier.

Le bateau est entièrement en flammes, toutes les superstructures ont disparues ; la coque, roussie par la chaleur, commence à s'afaisser et à s'éventrer, et nous doutons de pouvoir sauver quelque chose.
Néanmoins, la coque est copieusement arrosée, tant pour la refroidir que pour éteindre les flammes, tout d'abord à l'eau, puis avec un émulsant qui fait mousser l'eau de mer et permet de lutter contre ce feu de résines et surtout d'hydrocarbures, car le réservoir de gasoil est en train de brûler dans la partie centrale du bateau.

Au bout de 20 minutes d'aspersion, nous parvenons à maîtriser les flammes, mais la coque complètement affaissée et alourdie par l'eau, s'enfonce en quelques secondes et coule. Nous restons un moment sur place, et ne constatons aucune pollution ni irisation. Il ne reste que quelques débris calcinés en surface.

Après avoir récupéré le radeau de survie, amené par le semi-rigide de la Brigade Nautique de la Gendarmerie Nationale, nous repartons pour Palais où nous enchaînons directement par un transport sanitaire vers Quiberon.

Passé Kerdonis, le panache de fumée nous indique clairement la position du bateau, à une quinzaine de miles (28 km environ).Le bateau, à notre arrivée.À notre arrivée, la coque, sous l'effet de la chaleur, commence à s'afaisser et à s'éventrer.Le bateau est copieusement arrosé pour le refroidir et limiter les flammes.Le côté bâbord de la coque, sous le vent, a déjà quasiment disparu.Le bateau est enfin recouvert de mousse pour éviter la reprise du feu…… mais la coque – enfin ce qu'il en reste – finit par sombrer.

Bilan : un bateau perdu. Ses deux occupants ont heureusement pu être sauvés.

Équipage : Charles Roussette, Yves Bertho, Cyrille Pruvost, Pierre-Yves Brière, Pierre Mouty.