Le voilier prisonnier

Vendredi 27 juin 2025 - Lors d'une régate de nuit, un voilier malchanceux se retrouve immobilisé par l'orin d'un engin de pêche…

Partis de Belle-Île dans l'après-midi pour l'étape de nuit d'une régate en solitaire, une cinquantaine de skippers prennent la direction de Groix dont ils doivent faire le tour avant de repartir vers Saint-Nazaire. À l'ouest du phare des Birvideaux, l'un d'eux a la malchance de passer sur l'orin d'un engin de pêche (la corde qui relie le filet au fond à la bouée en surface), invisible dans la nuit, qui s'enroule autour de sa quille et immobilise le bateau.
Après avoir essayé en vain de se dégager, il appelle le CROSS Étel un peu avant 2 heures du matin.

Réveillés par leurs téléphones, les membres de l'équipage disponibles sautent de leur lit pour se rendre en vitesse à bord du canot qui appareille rapidement, et arrive sur zone à 3h15, après un peu plus de 3/4 d'heure de route.
Bien que l'avarie semble simple, le problème n'est pas facile à régler : le voilier, « au mouillage » par le travers dans une mer assez agitée, tourne sur lui-même et est brinquebalé d'un bord sur l'autre au grès des vagues et du vent : impossible de l'accoster sans danger et il n'est vraiment pas raisonnable de mettre l'annexe à l'eau pour passer des équipiers à bord avec ces conditions.

Nous commençons par envoyer une remorque au skipper pour essayer de remorquer son voilier face au vent pour détendre l'orin, tendu sous l'eau sur son bâbord, mais le vent et le courant en décident autrement : le voilier tourne tellement que le skipper ne parvient pas à capeler la remorque. Il faut trouver une autre solution.

Il est finalement décidé d'envoyer au skipper un petit grapin – une chatte – pour lui permettre de remonter l'orin et de le couper. D'un lancer de touline, c'est chose faite.
Sous la surveillance attentive de l'équipage du canot, le skipper du voilier arrive rapidement à agripper l'orin et à le remonter suffisamment avec un de ses winchs pour pouvoir le couper avec un couteau solidement fixé au bout de sa gaffe pour éviter, en marin d'expérience, de se blesser lorsque le bout tendu se détendra.
En un petit quart d'heure, l'affaire est rondement menée et le bateau libéré. Le pêcheur, quant à lui, pourra tout de même récupérer son matériel grâce à la bouée à l'autre extrémité de son filet.

Après avoir vérifié que la quille du voilier et son gouvernail sont bien libérés, le skipper peut enfin établir son gênois et reprendre sa route. Liberté de manœuvre nous est donnée par le CROSS à 4h47.
Le ciel commence à s'éclaircir et il est 5h30 quand le canot retrouve son poste dans le port de Palais, hélas encore un peu tôt pour ramener les croissants chauds à la maison.

Première tentative : la remorque est passée, mais ce n'est pas la bonne solution.Le skipper en train de couper l'orin qui retient son bateau.Pendant la route de retour, un repos bien mérité !

Bilan : un skipper et son voilier immobilisé ont pu repartir sans dommage.

Équipage : Elouan Rousselot, Yves Bertho, Charles Bannet, Pierre-Yves Brière, Dominique Hors, Pierre Mouty.